Cours d’escalade – enfants

Nous entendons par « enfants » les grands enfants de 7/8 à 9 ans (3H à 5H). À cet âge, ils sont en effet plus grands et l’escalade devient un support réellement intéressant qui peut contribuer favorablement à leur développement psychomoteur.

À partir de cet âge, on peut envisager un engagement sur une saison complète de cours d’escalade (environ 30 à 40 leçons de 1h15-1h30)

Le nombre d’activités que l’on peut proposer s’accroit nettement car leurs aptitudes perceptives et leur motricité se développent. L’enfant connait mieux son corps et s’oriente mieux dans l’espace vertical.

On peut commence à travailler certains thèmes de façon plus précise et les exercices et jeux proposés son presque identiques, mais plus facile à mettre en œuvre et également plus vite acquis et intégrés qu’avec les marmots.

1. Conseils généraux pour enseigner l’escalade aux enfants

Mise en place des règles et dynamique de groupe
  • À 7 ans, l’enfant cherche à jouer en groupe : besoin de sécurité, sympathie et expérience. Le groupe est un mode de valorisation important par rapport à l’adulte auquel il est soumis (il veut se sentir grand, et le montrer à l’adulte)
  • Petit à petit, il aimera prendre part à certaines décisions, et il est important à cette période qu’il se sente bien et valorisé dans le groupe. Il est sensible à l’opinion qu’on peut avoir de lui, il se préoccupe de son succès social, de sa popularité. L’enfant aura accès à cet âge à des notions familières telles que le respect mutuel, le droit à la parole, la prise de responsabilité, la critique et l’autocritique.  
  • Dans les activités de collaboration, le moniteur favorise les échanges verbaux et les interactions entre eux           
  • Il s’ouvre à l’univers des autres et apprend à négocier. Il peut exprimer son point de vue et comprendre l’impact d’un geste positif ou négatif. Il est plus facile de discuter avec lui de façon logique, de l’aider à exprimer ce qu’il ressent et de l’inciter à réfléchir à des solutions pour résoudre par lui-même les conflits avec d’autres. Il capable de collaboration et de compromis lors d’une situation plus difficile.
  • Vers 7-8 ans, il prend conscience de la constance de la personnalité d’une personne dans le temps. C’est aussi au cours de cette période qu’il prend conscience de ses capacités personnelles dans différents domaines, ce qui l’aide à forger son estime de soi. À cet âge, les conflits portent davantage sur le sentiment de compétence (« Je suis moins bon que lui ») que sur la notion de possession.
  • Le moniteur stimule le processus de différenciation en incitant l’élève à se percevoir comme individu distinct des autres en proposant des activités où il réalisera des choix personnels, où son avis sera pris en compte, où il apprend à dire ce qu’il veut faire
  • Il éprouve des émotions complexes (culpabilité, honte) et l’empathie. L’enfant aura accès à cet âge à des notions familières telles que le respect mutuel, le droit à la parole, la prise de responsabilité, la critique et l’autocritique
  • Vers 8-9 ans : La ségrégation des activités liées au sexe se développe (les garçons sont plus en bande que les filles). Les garçons forment des groupes autour des jeux, et les filles plus autour du travail.
  • L’importance d’être bien dans le groupe peut primer sur le niveau ou la progression
  • Les enfants ont toujours un enthousiasme naturel qu’on utilise pour les motiver. Leur motivation à apprendre est très marquée car ils veulent acquérir davantage d’autonomie, ils sont curieux, enthousiastes, fougueux. Créer un environnement stimulant est important :
  • Proposer beaucoup de jeux car ils adorent jouer : jeux de collaboration, défis individuels, jeux d’équipes, se mesurer aux autres, petits concours simples, jeux symboliques : jouer un rôle, se déguiser, faire les animaux, incarner une histoire. Raconter des histoires pour introduire un cours ou un exercice, utiliser des images.
  • Susciter des expériences de réussite car la réussite est importante, ils ont du plaisir à répéter ce qu’ils arrivent à faire
  • Créer du lien en s’intéressant à eux (leur demander leurs intérêts, les jeux qu’ils aiment, etc) et en se présentant à eux (quel âge pensez-vous que j’aie ? qu’est-ce que j’aime faire, etc.) et aussi en jouant avec eux quand c’est possible.
  • Les laisser donner leur avis, raconter
  • Le groupe est notre miroir : être convaincu, enthousiaste et motivé de ce qu’on propose car cela va les impacter positivement. Si on y croit, ils vont y croire également.
  • Pas de problème avec l’autorité de l’adulte, ils respectent les règles dictées par le moniteur et remet pas en question les activités proposées.
  • Le moniteur est un juge impartial, rassurant. Il se doit donc de traiter tous les enfants de manière identique
  • Personnes de référence : parents, ensuite frères & sœurs et amis
  • La présence des parents dans la salle pendant le cours n’est pas recommandée pour les 7-9 ans, malgré le fait qu’ils sont plus grands et peuvent mieux faire la part des choses entre le cours d’escalade et l’avant/après.
  • Ne pas hésiter à stopper l’activité pour reprendre les enfants et recadrer le groupe quand ils se dispersent. Utiliser un ton ferme sans crier.
  • Ne pas laisser les enfants sans consignes. Il est utile d’avoir une liste de petites activités/jeux de transition à proposer aux enfants et faciles à mettre en œuvre, le plus souvent au sol : en effet, parfois le moniteur doit se focaliser davantage sur une partie du groupe pendant que d’autres patientent ; il est important à ce moment d’occuper les enfants en leur proposant une activité qui les canalise et les maintient dans un espace délimité proche du moniteur. Exemples de jeux de transition – cliquez ici
  • Proposer des rituels « de sanction » pour se calmer : faire 15 double huit, enfiler 5 ou 10 x le baudrier, la « petite musique » (respiration), rituel du cerceau, etc.
  • Plaisir assez marqué de se mesurer aux autres
  • Motivation à réaliser une performance assez marquée
  • Le moniteur peut motiver ses élèves en les incitant à grimper en dehors des cours d’escalade et en participant aux opens/compétitions régionales
Développement moteur & aptitudes perceptives
  • La période de 3 à 8 ans est privilégiée pour le développement d’aptitudes motrices et l’acquisition d’habiletés car les aptitudes perceptives (visuelles, kinesthésiques et auditives) se développent et permettent à l’enfant d’adapter un mouvement fondamental de base à une situation donnée et de progresser au niveau de la fluidité, de la coordination et du tonus.
  • Besoin de bouger très marqué
  • Découverte intuitive de l’espace vertical
  • Il apprend en bougeant, en expérimentant, par le mouvement (kinesthésique), le besoin de bouger est très marqué. Il agit en fonction du but à atteindre.
  • Il faut répéter énormément pour fixer de nouvelles acquisitions 
  • Pas de grosse différence motrice entre garçons et filles
  • Utiliser les formes fondamentales de mouvements pour varier les stimuli & enrichir le vécu moteur
  • Penser à long terme, travailler les bases physiques pour tous les sports
  • Proposer des circuits de coordination dynamique générale faciles au début puis progressivement plus complexes, qui reprennent différentes formes de mouvements pour élargir la perception corporelle et donner à l’enfant un maximum d’expériences motrices variées : À travers les différents mouvements locomoteurs : courir, sauter, se balancer, ramper, grimper des plans inclinés, se faufiler dans des tunnels, grimper sur des plans inclinés, glisser au toboggan, passer des obstacles, grimper à une corde, s’équilibrer, déplacements combinés (galop, cloche-pied, pas chassés, etc.) ; Les mouvements non locomoteurs : pousser, tirer, lancer, attraper, frapper de la main, etc.); En proposant diverses activités d’équilibre et de stabilité, incluant les réactions d’équilibration (parcours d’équilibre)
  • S’échauffer correctement : commencer le cours par un jeu d’échauffement global, où l’enfant active le cardio-respiratoire
  • Retour au calme et s’étirer pour réharmoniser le corps après l’effort : proposer un rituel avec des exercices de relâchement en fin de cours (pizza, yoga enfants, etc.)
  • Au début, sa grimpe est intuitive, il utilise ses réflexes naturels d’équilibration pour se déplacer en milieu vertical. Le tonus est élevé et il dépense beaucoup d’énergie.
  • Au niveau moteur, l’enfant de 7 ans commence l’étape de la connaissance du corps : il apprend à connaître les éléments constitutifs du corps : les reconnaître, les situer et les nommer. La dénomination des parties du corps favorisera la représentation mentale de celui-ci. La plupart des auteurs sont d’accord pour affirmer que l’enfant ne peut « mettre en relation » son corps avec l’environnement sans une bonne connaissance de ses différentes parties. On entend par « mise en relation » la capacité de l’enfant à orienter et organiser son corps en relation avec le monde extérieur. L’orientation se basera sur la position du corps dans l’espace, et l’organisation la capacité à mobiliser le corps en fonction des caractéristiques de l’espace. L’orientation et l’organisation corporelle commencent à se développer
  • À force de répétitions, on observera une grimpe plus fluide et aisée par une meilleure coordination intermusculaire et un équilibre plus sûr et contrôlé dans les mouvements basiques. On remarque un relâchement général du corps dans la progression verticale due à l’accommodation. La capacité de dissociation s’améliore à travers l’intériorisation de la position du bassin, la précision des actions musculaires et la diminution des syncinésies. La dissociation des mouvements va s’affiner progressivement
  • Son équilibre deviendra plus sûr et contrôlé dans les mouvements basiques qui restent encore limités en amplitude car il commence à chercher et choisir ses appuis. Les nouveaux déséquilibres l’intriguent. On observe des transferts d’appuis et changements d’équilibre, mais qui restent toutefois imprécis et peu contrôlés ce qui implique une dépense d’énergie inutile.
  • Il peut réaliser des mouvements techniques plus précis aller plus loin dans le détail pour affiner un geste technique (Ex : placements des pieds, bassin, etc.)
  • Proposer des exercices & jeux simples pour introduire la gestion du tonus et la gestion de l’effort : grimper au rythme de la musique, s’arrêter quand la musique s’arrête, grimper vite, lentement, grimper en étant relâché (« mou comme un chewing-gum »), grimper sans bruit (« comme une souris »), grimper bras tendus (grenouille), bras pliés, etc. Utiliser des thèmes d’animaux ou autre pour travailler sur le tonus, le relâchement, la fluidité globale de son escalade : grimper comme une souris, un chat, un éléphant, etc.
  • Proposer des activités qui touchent au travail des positions stables et/ou de repos (relatifs ou complets) sur le mur.
Aspect cognitif & mental
  • Bon équilibre psychique
  • Capacité de concentration encore faible : 7 ans : 30’
  • Éviter les longues explications (moins de 1′)
  • Il reste fort impliqué dans l’action et distrait
  • Égocentrisme fréquent, optimisme, insouciance
  • Il apprend encore beaucoup par imitation
  • Vers 7 ans : étape de la « décentration cognitive » il se détache de l’instantané, il peut commencer à anticiper un geste à accomplir, se représenter, en gardant un repère visuel concret (début de la visualisation)
  • Vers 7 ans : la latéralité apparait : gauche et droite sur soi, ensuite sur autrui, vers 8 ans en face à face
  • De 7 à 9 ans, il va développer des actes moteurs plus élaborés, davantage conformes à ses intentions. Il devient capable de reporter à plus long terme le résultat de ses actes ou la satisfaction à laquelle il aspire. » B. Fontaine. Ex : « j’ai envie d’arriver tout en haut du mur ».
  • Le vocabulaire et la connaissance du corps se précisent :
    • 7 ans : Gauche/droite sur autrui – Hanche, nuque, pommette – Plier, tendre, tirer, pousser/ petit, rond, creux, inversé, distinction du losange et du carré.
    • 7-8 ans : classements sous forme de tableau à double entrée en fonction de divers paramètres, de comparer un ensemble à un sous-ensemble, la partie au tout. Conservation du poids
    • 8 ans : Gauche/droite en face à face – Mollets, paupières, avant-bras, paumes
  • Il est capable de projeter une direction en se référant à ses propres axes corporels.  On peut lui demander d’aller toucher telle prise en empruntant tel voie, tel chemin.  Il sait passer devant ou derrière un partenaire en le croisant, se rapprocher d’un partenaire, rester éloigné, le toucher, etc.
  • La prise d’information s’améliore et il est capable de repérer le parcours global d’une voie en repérant les prises selon leur couleur ou autre caractéristique
  • Il est capable de reconnaître les prises ou reliefs déjà utilisés (mémoire tactile). Il peut différencier les prises de mains et de pieds, reconnaitre et nommer les différentes catégories de prises.
  • Vers 8 ans, il peut analyser ce qui a été perçu avec l’aide du moniteur. En verbalisant les différentes parties, le moniteur lui faire prendre conscience de ce qu’il fait avec son corps quand il grimpe : il donnera des conseils à l’enfant lors de ses ascensions (« lève le pied gauche, pousse dans la jambe et va chercher la prise avec le bras », « pose la pointe du pied », « plie le genou vers l’intérieur », etc.).
  • À partir de 7-8 ans, l’enfant peut développer des stratégies pour mieux mémoriser ce qu’il apprend. L’enfant a encore besoin de faire le mouvement pour comprendre (distance concrète par rapport à l’action).
  • La mémoire visuelle s’améliore. Avec l’aide du moniteur, il est capable de se remémorer une forme ou disposition d’un objet ou d’une prise vue précédemment. Il en va de même pour la reproduction d’un mouvement. Il est ainsi très intéressant de stimuler à ce niveau cette capacité, en lui proposant des exercices ou jeux de reproduction de mouvements ou positions (jeux des statues sur le mur, du sculpteur, etc.), d’abord en copiant un modèle, ensuite en différé (mémorisation visuelle)
  • Il y a encore un décalage entre la capacité d’enregistrer de nouvelles expériences motrices en un clin d’œil et fixer dans la mémoire ce qui a été appris, cela reste « brouillon dans leur tête »
  • Proposer un vécu manipulé varié en nommant les éléments pour enrichir le vocabulaire de l’enfant : prises d’escalade (formes, couleurs, tailles, animaux, lettres), matériel (mousquetons, sangles, dégaines, appareils d’assurage).
  • Visualiser son corps et le mettre en relation avec l’environnement en proposant des activités pour entrainer l’enfant à observer, s’orienter et visualiser sur le mur, càd observer les prises mobiliser son corps en conséquence (ex: toucher un max. de prises depuis une position donnée).
  • Réaliser des exercices de dissociations de mouvements simples : lever un pied ou un bras, regarder avec sa tête quand on pose le pied, monter les pieds avant les mains, placement du bassin près de la paroi. Utilisation de tous les segments du corps, prendre conscience de l’utilisation des différentes parties du corps sur le mur.
  • Placer des repères concrets au lieu d’expliquer (scotchs, cerceaux, etc.) : imposer des repères concrets qui obligent la bonne exécution pour corriger un geste ou affiner une technique
Émotions, confiance & audace
  • Un certain équilibre émotionnel s’installe, le contrôle émotionnel vient progressivement, l’appréhension initiale diminue : les pleurs ou cris diminuent, moins voire plus de crise.
  • C’est aussi un âge où un enfant qui n’avait pas peur avant, n’ose plus tout d’un coup grimper en haut du mur et donner l’impression de régresser. Bien souvent, c’est la prise de conscience de l’éventualité de la chute et ses conséquences qui provoquent l’appréhension. En travaillant sur la confiance à travers des expérience positives et de réussite, l’enfant dépassera progressivement sa peur par un contrôle des émotions et une objectivité de la représentation mentale (calme et lucidité).
  • Le contrôle émotionnel en escalade chez un enfant dépendra beaucoup de son tempérament, de sa maturité et de son envie de « dépasser sa peur ». Globalement, nous dirons qu’il ne faut jamais forcer un enfant et le « coincer » dans le baudrier en le forçant à aller plus haut : Il faut qu’il en ait envie. Être en hauteur n’étant pas une situation habituelle, elle impose des changements visuels et perceptifs qui provoquent une situation de stress.
  • Les enfants aiment grimper de façon naturelle et innée, et à travers les jeux et les exercices où nous les inciteront à prendre progressivement confiance dans le matériel, ils pourront progressivement vaincre les peurs initiales et leurs incertitudes pour prendre confiance et prendre de la hauteur. Le moniteur doit énormément jouer et proposer de situations variées pour aider l’enfant à acquérir cette confiance (en soi, dans le matériel, ensuite éventuellement dans un partenaire)
  • La réussite engendre la confiance. Le moniteur proposera des activités de gestion du risque adaptées aux différentes aux compétences des enfants et valorisera la réussite, ce qui renforce sa confiance en lui-même.
  • L’audace est une manifestation de la confiance en soi, en ses capacités physiques, mais aussi d’une maîtrise de l’environnement. Donner la possibilité à l’enfant de développer son audace – toujours de façon proportionnée – va lui permettre d’augmenter sa confiance en lui. Ceci ne se limite pas au domaine physique, mais se répercute également dans la vie sociale.
  • Avec l’amélioration du contrôle émotionnel, le moniteur peut proposer des exercices de relâchement des différentes parties du corps dans différentes positions, en augmentant la prise de sensations et en introduisant la respiration, pour diminuer le tonus global
  • Il est important de le laisser s’habituer au milieu vertical en lui laissant vivre un maximum, en lui donnant un maximum d’expériences positives variées et en le rassurant émotionnellement. Les émotions positives ressenties lorsqu’on pratique l’escalade sont des moteurs puissants pour la motivation
  • Expérimenter beaucoup de situations variées de mise en confiance dans le matériel, d’abord à faible hauteur, ensuite progressivement plus haut
  • Proposer des jeux où ils doivent se pendre dans le baudrier et lâcher les mains, à l’auto-assureur pour prendre confiance dans le matériel et oser se suspendre en hauteur
  • Travailler sur les peurs, le tonus, la respiration, la confiance, en proposer des jeux et thèmes qui favorisent le relâchement pour faciliter la gestion du stress et des émotions. Par exemple, expérimenter différentes positions plus ou moins fatigantes, et observer laquelle fatigue le plus (bras tendus, bras pliés p.ex.) ; Ex de jeu : quand le moniteur (ogre) dort, on ne fait pas de bruit, et on traverse sans le réveiller (voir aussi : gestion de l’effort).
  • B. Fontaine propose 5 cas d’attitudes motivationnelles lors de tests réalisés avec des enfants de 7 à 9 ans : 
    • Cas 1 : l’enfant a peur, est très crispé, n’a pas ou plus envie d’essayer et abandonne devant l’obstacle : il renonce ou tombe.
    • Cas 2 : l’enfant est crispé sur les prises ou n’a plus envie d’essayer, mais il fait un effort pour continuer. Il ne semble pas savoir quel parti prendre. Il réussit finalement après un gros effort de volonté sur lui-même.
    • Cas 3 : l’enfant reste parfois longtemps statique, indécis. Il hésite à s’engager, perd sa concentration et sa détermination s’il ne trouve pas assez vite et peut aussi, dans certains cas agir n’importe comment.
    • Cas 4 : l’enfant est décidé et concentré la plupart du temps, il se distrait un moment (caméra, bruit de salle), mais cela ne l’affecte pas significativement dans son déplacement. Certains peuvent avoir un geste plus précipité par impatience mais sont suffisamment prudents ou adroits et n’agissent qu’à coup sûr
    • Cas 5 : l’enfant est concentré, reste présent et engagé dans l’action ou la réflexion. Désir d’exploration, initiatives et décisions. L’enfant ne s’énerve pas s’il ne trouve pas immédiatement une solution, mais reste motivé par la recherche de la solution. 
Manipulations de sécurité & matériel
  • À partir de 7 ans, l’enfant commence à intérioriser la conscience du risque et les dangers.
  • À partir de 8 ans, les capacités cognitives des enfants se développent et ils sont progressivement capables de mentaliser des manipulations plus complexes (rappels, relais, nœuds autobloquants, etc.).
  • Le moniteur peut présenter une manipulation au sol pour que les enfants essaient ensuite de la reproduire sur le mur.
  • Il reste malgré cela très présent dans l’action et commet des erreurs de distractions.
  • Le moniteur maintiendra à cette période un niveau de surveillance très élevé. En effet, il n’est à l’abri d’une erreur de distraction ou d’une initiative de la part d’un élève qui n’aurait pas bien intégré le sens ou oublié une consigne
  • À cet âge, l’escalade en tête peut être pratiquée, et il convient d’y aller très progressivement. On peut faire des exercices de préparation à la grimpe en tête :
    • Poser/enlever des dégaines sur des plaquettes en grimpant
    • Mousquetonner chaque dégaine correctement, en position stable et le plus rapidement possible (éviter d’être « limite »), par exemple avec un corde attachée au baudrier à l’auto-assureur ou dans le bloc (circuit de dégaines à mousquetonner sans tomber)
    • Manipulation de l’appareil d’assurage au sol : donner du mou, ravaler
    • Petits exercices de dynamique de chute dans la zone bloc : passer la corde dans une dégaine et accompagner la « chute » d’un camarade dans le tapis à faible hauteur
    • Exercice de « fausse tête »
  • À cet âge, certains enfants de niveau avancé grimpent déjà en tête. Dans ce cas, il est très important de leur faire prendre conscience de la chute et d’y aller très progressivement car le risque de blocage est élevé. Il suffit d’une chute « surprise » ou l’enfant prend peur pour qu’il ne veuille plus grimper en tête, car il aura désormais « peur d’avoir de nouveau peur ». Et la maîtrise émotionnelle n’étant pas encore à maturité, ce type d’expérience peut être parfois difficile à rattraper par la suite. L’assurage en tête doit également être bien travaillé car le risque d’un mauvais assurage ou d’une chute pas bien gérée par un camarade peut être source de stress également.

2. Objectifs spécifiques d’un cours d’escalade destiné aux enfants

3. Organiser un cours d’escalade destiné aux enfants sur une saison

  • Organiser environ 30 leçons de 1h15 durant le période scolaire (pas de cours durant les vacances et jours fériés)
  • L’inscription à cet âge peut se faire pour la saison complète car les enfant sont plus âgés
  • Limiter un nombre maximal de 6 à 8 enfants par moniteur
  • L’âge de 9 ans étant un âge de transition, un enfant de 9 ans qui aurait déjà eu une première expérience en escalade serait plutôt inscrit à un cours avec des plus grands lors de sa 2ème expérience, à évaluer au cas par cas avec la motivation, la maturité et l’expérience de l’enfant
  • Éviter de trop charger le fin de l’année scolaire en activités nouvelles et en quantité de cours, car la période de fin d’année scolaire est souvent chargée pour les familles et les enfants peuvent être plus fatigués et par conséquent moins réceptifs. Favoriser la répétition d’exercices et renforcer les acquis de la saison.
  • En fin de semestre et/ou au dernier cours de la saison, proposer aux parents de venir assister à un cours et venir encourager leur enfant ainsi qu’échanger avec les moniteurs.
    Cela favorise le développement de la confiance de l’enfant (regard encourageant et approbateur des parents) et cela permet un échange entre le moniteur et les parents pour clôturer le semestre/la saison