Cours d’escalade – kids

Le cours « kids » s’adresse aux enfants de 5 à 9 ans. À cet âge, les enfants éprouvent du plaisir à répéter ce qu’ils connaissent et les compétences travaillées se font par le jeu en fonction de l’âge et la motivation de l’enfant.

On organise 30 à 40 leçons de 1h à 1h30 selon l’âge et durant le période scolaire (pas de cours durant les vacances et jours fériés)- Il est également possible de diviser la saison en deux semestres de cours (environ 15-20 cours par semestre), principalement chez les 5-6 ans : en effet, à cet âge la motivation peut varier beaucoup et reste incertaine, et il vaut mieux qu’un enfant se réinscrive à la session d’après si les cours lui plaisent plutôt qu’il quitte le cours avant la fin. Cette manière de faire répond également au besoin des parents de ne pas risquer une inscription sur une session très longue et de pouvoir suivre le rythme et la motivation de son enfant.

Nombre maximal de 6 enfants par moniteur recommandé

Nous ne parlons pas de « 1ère expérience » ou « 2ème expérience et + » chez les kids, car la dynamique du groupe, le jeu et la motivation prennent le dessus sur une éventuelle différence de niveau entre certains élèves. La répétition est importante à cet âge, donc les différences d’expérience au sein du même groupe sont gérables.

L’âge de 9 ans étant un âge de transition, un enfant de 9 ans et motivé qui aurait déjà eu une première expérience en escalade pourrait être inscrit à un cours « juniors » (à évaluer au cas par cas avec la motivation, la maturité et l’expérience de l’enfant).

En fin de semestre et/ou au dernier cours de la saison, proposer aux parents de venir assister à un cours et venir encourager leur enfant ainsi qu’échanger avec les moniteurs. Cela favorise le développement de la confiance de l’enfant (regard encourageant et approbateur des parents) et cela permet un échange entre le moniteur et les parents pour clôturer le semestre/la saison

Le moniteur évitera de trop charger le fin de l’année scolaire en activités nouvelles et en quantité de cours, car la période de fin d’année scolaire est souvent chargée pour les familles et les enfants peuvent être plus fatigués et par conséquent moins réceptifs. Favoriser la répétition d’exercices et renforcer les acquis de la saison

Conseils généraux pour enseigner l’escalade aux kids

Gestion du groupe & mise en place d’un cours

Gestion du groupe

  • Vers 4-5 ans apparaissent les jeux de plus en plus associatifs (avant cela, chacun joue de son côté) : l’enfant exprime tout, il extériorise son affectivité : le groupe, les communications les enfants et l’organisation se développent. Mais le jeu est toujours empreint d’égocentrisme, il faut surpasser les concurrents.
  • Sur le plan affectif, la réalité apparaît progressivement (p.ex. l’enfant comprend qu’il doit partager ses parents avec ses frères et sœurs) : l’enfant devient de plus en plus conformiste, il sait tenir compte des limites objectives de la réalité pour atteindre ses objectifs.
  • Dès 6-7 ans, les enfants se regroupent spontanément pour jouer et travailler ensemble (besoin de sécurité, sympathie et expérience).Le groupe est un mode de valorisation important par rapport à l’adulte auquel il est soumis. Il veut se sentir grand parmi ses pairs et se sentir distant de l’adulte auquel il est soumis. La socialisation est importante et développer l’esprit de groupe, que chacun se sente bien dans le groupe peut primer sur le niveau ou la progression.
  • Proposer des jeux de collaboration permet de favoriser les échanges verbaux et les interactions entre eux.
  • Petit à petit, l’enfant aimera prendre part à certaines décisions, et il est important à cette période qu’il se sente bien et valorisé dans le groupe car il est sensible à l’opinion qu’on peut avoir de lui et se préoccupe de son succès social, de sa popularité. Il agit davantage pour obtenir l’approbation de l’autre et du moniteur car il veut se conformer aux règles de la société et celles établies par l’adulte (exemple : les règles du jeu sont pour eux inébranlables et restent des règles absolues car elles sont dictées par l’adulte)
  • Il n’a pas de problème avec l’autorité de l’adulte et respecte les règles dictées par le moniteur. Le moniteur est un juge impartial, rassurant qui doit donc traiter tous les enfants de manière identique.
  • Le moniteur stimule le processus de différenciation en incitant l’élève à se percevoir comme individu distinct des autres en proposant des activités où il réalisera des choix personnels, où son avis sera pris en compte, où il apprend à dire ce qu’il veut faire
  • Il s’ouvre à l’univers des autres et apprend à négocier. Il peut exprimer son point de vue et comprendre l’impact d’un geste positif ou négatif. Il est plus facile de discuter avec lui de façon logique, de l’aider à exprimer ce qu’il ressent et de l’inciter à réfléchir à des solutions pour résoudre par lui-même les conflits avec d’autres. Il capable de collaboration et de compromis lors d’une situation plus difficile.
  • Vers 7-8 ans, il prend conscience de la constance de la personnalité d’une personne dans le temps. C’est aussi au cours de cette période qu’il prend conscience de ses capacités personnelles dans différents domaines, ce qui l’aide à forger son estime de soi. À cet âge, les conflits portent davantage sur le sentiment de compétence (« Je suis moins bon que lui ») que sur la notion de possession.
  • L’importance d’être bien dans le groupe peut primer sur le niveau ou la progression
  • Vers 8-9 ans : La ségrégation des activités liées au sexe se développe (les garçons sont plus en bande que les filles). Les garçons forment des groupes autour des jeux, et les filles plus autour du travail.
  • L’importance d’être bien dans le groupe peut primer sur le niveau ou la progression
  • Les personnes de référence sont les parents, ensuite les frères & sœurs et les amis

Mise en place d’un cours

  • Mettre en place dès le départ un rituel de début de cours et de fin de cours pour les enfants et les parents. Il est très important de marquer la séparation avec les enfants afin de leur faciliter la mise en route dans le cours.
  • Insister auprès des parents pour qu’ils ne restent pas pendant le cours (surtout chez les 5-7 ans) car les enfants ont tendance après à quitter le groupe pour aller vers papa ou maman. La présence d’un parent proche dans la salle perturbe en général le comportement de l’enfant. Il vaut mieux qu’ils reviennent en fin de cours pour observer les dernières minutes que de rester sur place.
  • Une leçon doit être divisée en activités de 10′ à 30 selon l’âge (les touts petits, c’est 15’-20’ max.). En effet, il est difficile de capter l’attention des enfants plus longtemps à cet âge car ensuite il faut varier.
  • Durant le leçon, ne jamais laisser les enfants seuls et sans consignes : il est utile d’avoir une liste d’activités dites « de transition » à proposer faciles à mettre en œuvre (le plus souvent au sol). En effet, parfois le moniteur doit se focaliser davantage sur une partie du groupe pendant que d’autres patientent ou changent rapidement d’activité si un exercice ou jeu ne fonctionne pas ; il est important à ce moment d’occuper les enfants en leur proposant une activité qui les canalise et les maintient dans un espace délimité proche du moniteur.
  • Poser un cadre et mettre en place des règles : il est essentiel de présenter les règles du cours et les attentes au niveau de l’attitude pendant le cours dès le départ et ensuite veiller à ce qu’elles soient respectées – avec bienveillance – afin d’installer un cadre clair et posé dès le départ. Il ne haut pas hésiter à stopper l’activité pour reprendre les enfants et recadrer le groupe quand ils se dispersent, en utilisant un ton ferme sans crier (voix posée et sûre, sans d’hésitation).
    S’il faut séparer temporairement un enfant du groupe pour l’accompagner dans l’intégration des règles, il peut être judicieux de lui proposer des petites tâches ou activités pour se calmer et revenir par la suite dans le groupe (rituels de sanction/retour au calme) : faire 15 double huit, enfiler 5 ou 10 x le baudrier, la « petite musique » (respiration), rituel du cerceau, etc.
  • Liste des règles dans un cours « kids » :
    • Dire bonjour en arrivant
    • Prendre tout seul ses chaussons, les enfiler & retenir sa pointure
    • Répondre à l’appel du moniteur : je dis au revoir à papa/maman – qui, idéalement, quitte la salle – et je vais vers le moniteur, et inversement
    • Parler sur un ton de voix adapté, ne pas couper la parole lorsque quelqu’un parle
    • Marcher dans la salle pendant les déplacements en respectant le rituel de déplacement (fusée, train, se tenir la main, une corde, etc.)
    • Appeler le moniteur et attendre son feu vert avant de grimper
    • Prendre soin du matériel et de l’infrastructure mis à ma disposition : ranger le matériel à sa place, brosser les prises, ne pas jouer sur les matelas ni avec la magnésie, etc.
    • Ne pas emporter de matériel avec soi, auquel cas le ramener au cours suivant
    • En fin de cours, ranger le matériel, dire au revoir aux moniteurs et aux camarades (rendre les enfants autonomes pour désinfecter et ranger les chaussons avant de retourner chez les parents)
  • Le moniteur.rice verbalisera également ses attentes durant le cours s’agissant de l’attitude & implication personnelle à adopter :
    • J’écoute et je retiens les consignes des activités
    • Je tiens toute la durée de chaque activité
    • Je retiens les prénoms des camarades
    • J’attends mon tour avant de grimper
    • J’encourage et je soutiens les autres
    • Je m’exprime en disant comment j’ai trouvé le cours, ce que j’ai aimé/moins aimé, je donne mon avis et propose des idées
    • Je reste attentif envers le partenaire pour installer de la confiance
    • J’adopte un comportement fair-play (entraide, gentillesse), je m’adapte à la vie de groupe
    • Je m’implique dans les activités proposées, même celles qui me plaisent moins. Je fais preuve de curiosité.
Régulation des émotions, confiance & audace
  • De manière générale, l’enfant en bas âge n’a pas beaucoup d’équilibre et de contrôle émotionnel et ses réactions peuvent être vives et instables. C’est en grandissant et en vivant des expériences de confiance et de réussite progressive que la régulation émotionnelle s’améliore.
  • Vers 6 ans apparait le concept de soi :  l’enfant se voit comme « intelligent » ou « bête ». Ã cet âge, il commence à éprouver des émotions complexes telles que la culpabilité, la honte et l’empathie. Il a également accès à des notions familières telles que le respect mutuel, le droit à la parole, la prise de responsabilité, la critique et l’autocritique au travers des ses interactions. Sur le plan affectif, la réalité apparaît également (ex : il comprend qu’il doit partager ses parents avec ses frères et sœurs). L’enfant devient de plus en plus conformiste, il sait tenir compte des limites objectives de la réalité pour atteindre ses objectifs.
  • Ainsi, l’évolution du contrôle émotionnel en escalade chez un enfant dépendra beaucoup de son tempérament, de sa maturité et de son envie de « dépasser sa peur ». Globalement, nous dirons qu’il ne faut jamais forcer un enfant et le « coincer » dans le baudrier en le forçant à aller plus haut : Il faut qu’il en ait envie. Être en hauteur n’étant pas une situation habituelle, elle impose des changements visuels et perceptifs qui provoquent une situation de stress.
  • Les enfants aiment grimper de façon naturelle et innée, et à travers les jeux et les exercices où nous les inciteront à prendre progressivement confiance dans le matériel, ils pourront progressivement vaincre les peurs initiales et leurs incertitudes pour prendre confiance et prendre de la hauteur. Le moniteur doit énormément jouer et proposer de situations variées pour aider l’enfant à acquérir cette confiance (en soi, dans le matériel, ensuite éventuellement dans un partenaire)
  • La réussite engendre la confiance, et la confiance est un remède pour « contre balancer » une peur. Le moniteur proposera des activités de gestion du risque adaptées aux différentes aux compétences des enfants et valorisera la réussite, ce qui renforce sa confiance en lui-même.
  • L’audace est une manifestation de la confiance en soi, en ses capacités physiques, mais aussi d’une maîtrise de l’environnement. Donner la possibilité à l’enfant de développer son audace – toujours de façon proportionnée – va lui permettre d’augmenter sa confiance en lui. Ceci ne se limite pas au domaine physique, mais se répercute également dans la vie sociale.
  • Il est donc important de le laisser s’habituer au milieu vertical en lui laissant vivre un maximum, en lui donnant un maximum d’expériences positives variées de mise en confiance dans le matériel, d’abord à faible hauteur, ensuite progressivement plus haut et en le rassurant émotionnellement. (p.ex. proposer des jeux où ils doivent se pendre dans le baudrier et lâcher les mains, à l’auto-assureur pour prendre confiance dans le matériel et oser se suspendre en hauteur)
  • Avec l’amélioration du contrôle émotionnel, le moniteur peut proposer des exercices, des jeux et thèmes qui favorisent le relâchement des différentes parties du corps dans différentes positions, en augmentant la prise de sensations et en introduisant la respiration, pour diminuer le tonus global et faciliter la gestion du stress et des émotions (p.ex. expérimenter différentes positions plus ou moins fatigantes, et observer laquelle fatigue le plus (bras tendus, bras pliés p.ex.) ; Ex de jeu : quand le moniteur (ogre) dort, on ne fait pas de bruit, et on traverse sans le réveiller (voir aussi : gestion de l’effort).
  • Un certain équilibre émotionnel s’installe, le contrôle émotionnel vient progressivement, l’appréhension initiale diminue : les pleurs ou cris diminuent, moins voire plus de crise.
  • C’est aussi un âge où un enfant qui n’avait pas peur avant, n’ose plus tout d’un coup grimper en haut du mur et donner l’impression de régresser. Bien souvent, c’est la prise de conscience de l’éventualité de la chute et ses conséquences qui provoquent l’appréhension. En travaillant sur la confiance à travers des expérience positives et de réussite, l’enfant dépassera progressivement sa peur par un contrôle des émotions et une objectivité de la représentation mentale (calme et lucidité).
  • B. Fontaine propose 5 cas d’attitudes motivationnelles lors de tests réalisés avec des enfants de 7 à 9 ans :
    • Cas 1 : l’enfant a peur, est très crispé, n’a pas ou plus envie d’essayer et abandonne devant l’obstacle : il renonce ou tombe.
    • Cas 2 : l’enfant est crispé sur les prises ou n’a plus envie d’essayer, mais il fait un effort pour continuer. Il ne semble pas savoir quel parti prendre. Il réussit finalement après un gros effort de volonté sur lui-même.
    • Cas 3 : l’enfant reste parfois longtemps statique, indécis. Il hésite à s’engager, perd sa concentration et sa détermination s’il ne trouve pas assez vite et peut aussi, dans certains cas agir n’importe comment.
    • Cas 4 : l’enfant est décidé et concentré la plupart du temps, il se distrait un moment (caméra, bruit de salle), mais cela ne l’affecte pas significativement dans son déplacement. Certains peuvent avoir un geste plus précipité par impatience mais sont suffisamment prudents ou adroits et n’agissent qu’à coup sûr
    • Cas 5 : l’enfant est concentré, reste présent et engagé dans l’action ou la réflexion. Désir d’exploration, initiatives et décisions. L’enfant ne s’énerve pas s’il ne trouve pas immédiatement une solution, mais reste motivé par la recherche de la solution. 
  • Ci-dessous une liste (non exhaustive) d’objectifs de régulation émotionnelle et d’audace à proposer durant un cours :
    • Bousculer sa peur en essayant l’exercice malgré celle-ci, frôler et dépasser une limite
    • Apprendre à maîtriser ses émotions, sans se fâcher sur le partenaire
    • Oser se lancer dans une voie ou un bloc plus difficile que son niveau habituel
    • Oser sauter du bloc depuis une hauteur raisonnable (les pieds au max. à hauteur de ma taille), depuis différentes positions et différents déséquilibres
    • Oser grimper au sommet d’un bloc adapté à mon âge/taille
    • S’exercer à augmenter sa hauteur maximale individuelle en bloc
    • Oser s’asseoir dans le baudrier & faire confiance au matériel
    • Oser lâcher à l’auto-assureur de façon spontanée
    • Oser faire le pendule (ensuite en lâchant les mains et/ou avec les yeux fermés/bandés)
    • Oser se suspendre et faire des manipulations à hauteur moyenne (5-6m)
    • Oser se suspendre et faire des manipulations à grande hauteur (10-15m)
    • Oser se faire assurer en moulinette (se faire bloquer, se faire descendre)
    • Oser grimper corde non tendue en moulinette, avec un peu de mou dans la corde
    • Oser faire des chutes non averties en moulinette
    • Oser s’engager dans des mouvements plus aléatoires, des équilibres plus précaires sur des prises de plus en plus petites
Cognitif & concentration

5-6 ANS

  • Concentration limitée : 5 ans = 20 minutes maximum
  • Commence à comprendre la logique derrière les consignes (dès 4 ans)
  • Il reste fort impliqué dans l’action immédiate, le concret et facilement distrait
  • Égocentrisme fréquent, optimisme, insouciance
  • Il apprend encore beaucoup par imitation
  • L’enfant prend les prises qu’il voit comme il le sent, il grimpe de manière intuitive, il ne distingue pas encore les différentes caractéristiques des prises et ne se soucie pas de leur forme ou orientation. Il bouge et manipule sans analyser ce qu’il fait
  • L’objectif est de réussir le jeu proposé ou gagner
  • Il ne respecte pas de limite spatiale précise et grimpe en général toujours vers le haut

    CONSEILS PRATIQUES :
  • ✅ Durée des séances :
    • 15-20 minutes d’activité concentrée
    • Alterner avec des moments de jeu libre
    • Éviter les longues explications (moins de 1 minute), consignes très courtes et simples
    • Privilégier la démonstration et l’imitation, pas d’explications techniques complexes
  • ✅ Matériel et environnement :
    • Utiliser des prises colorées, ludiques (animaux, formes)
    • Introduire progressivement les couleurs comme repères
    • Pas de limites spatiales strictes au début : introduire progressivement avec des repères
  • ✅ Activités recommandées :
    • Jeux d’imitation du moniteur
    • Jeux libres avec objectifs simples (« monte jusqu’en haut ») avec des règles basiques
    • Commencer à nommer les couleurs des prises
  • ❌ À éviter :
    • Explications techniques longues
    • Consignes avec trop d’étapes
    • Exiger une précision spatiale stricte
    • Demander d’analyser ou planifier avant d’agir
    • Séances trop longues

7-9 ANS

  • Concentration améliorée : 7 ans = 30 minutes
  • Début de la décentration cognitive vers 7 ans («=  mentalisation », décalage de la pensée par rapport à l’action)
  • Latéralité : 7 ans (gauche/droite sur soi) → 8 ans (en face à face)
  • De 7 à 9 ans, il va développer des actes moteurs plus élaborés, davantage conformes à ses intentions. Il devient capable de reporter à plus long terme le résultat de ses actes ou la satisfaction à laquelle il aspire. » B. Fontaine. Ex : « j’ai envie d’arriver tout en haut du mur ».
  • 7 ans : Gauche/droite sur autrui – Hanche, nuque, pommette – Plier, tendre, tirer, pousser/ petit, rond, creux, inversé, distinction du losange et du carré.
  • 7-8 ans : classements sous forme de tableau à double entrée en fonction de divers paramètres, de comparer un ensemble à un sous-ensemble, la partie au tout. Conservation du poids
  • 8 ans : Gauche/droite en face à face – Mollets, paupières, avant-bras, paumes
  • Il commence à anticiper un geste à accomplir et se représenter mentalement une position ou un mouvement : le moniteur peut commencer à exercer la visualisation (garder des repères visuels concrets au début, ensuite les enlever progressivement)
  • Vers 7-8 ans, il peut développer des stratégies pour mieux mémoriser :La prise d’information s’améliore ainsi que la mémoire visuelle : il peut se remémorer forme/position vue précédemment, une séquence de prises, etc.
  • Il peut analyser ce qu’il a perçu en grimpant avec l’aide du moniteur et la verbalisation aide la prise de conscience corporelle. Le moniteur peut améliorer un geste technique en allant plus loin dans les détails car la connaissance du corps de l’enfant est plus fin et aboutie.
  • Il est capable de projeter une direction en se référant à ses propres axes corporels, passer devant/derrière un partenaire, se rapprocher, rester éloigné, repérer une voie en différenciant les caractéristiques des prises & volumes, différencier les prises de mains et de pieds
  • Il peut reconnaître les prises déjà utilisées (mémoire tactile), les différencier et les nommer

    CONSEILS PRATIQUES :
  • ✅ Durée des séances :
    • 30 minutes d’activité concentrée possible
    • Peut tenir des objectifs sur la durée
    • Consignes toujours courtes (moins de 1 minute)
    • Mais peut intégrer des étapes d’anticipation
    • Introduction de la visualisation (avec repères au début, ensuite enlever progressivement)
  • ✅ Visualisation et observation :
    • Visualiser au sol : entraîner à observer avant de grimper
    • Visualiser sur le mur : observer les prises et mobiliser son corps en conséquence.
    • Proposer des jeux de mémorisation et reproduction : jeux des statues sur le mur, jeu du sculpteur, copier/coller un modèle (mouvement ou position) en simultané ou en différé
  • ✅ Verbalisation en utilisant le vocabulaire exact :
    • Nommer les types de prises, les volumes, les formes, couleurs, texture et type de préhension
    • Nommer correctement le matériel ainsi que le vocabulaire spécifique des différentes techniques de grimpe ou les notions en rapport avec la sécurité
    • Verbaliser des conseils techniques et lui faire prendre conscience de l’utilisation des différentes parties du corps en dissociation certains mouvements  : lever un pied ou un bras pied gauche, pousse dans la jambe, pose la pointe du pied, plie le genou vers l’intérieur, regarder avec ta tête quand tu poses le pied, Monte les pieds avant les mains, placement du bassin près de la paroi
    • Verbalisation importante : faire parler l’enfant sur ce qu’il fait avec son corps
Motivation et installer un environnement stimulant
  • Motivation à réaliser une performance assez marquée et plaisir assez marqué de se mesurer aux autres
  • Leur motivation à apprendre très marquée également et le moniteur profite de leur enthousiasme naturel pour les motiver en installant un environnement stimulant qui donne envie d’expérimenter, de réajuster : ils veulent naturellement apprendre pour acquérir davantage d’autonomie, ils sont curieux, enthousiastes, fougueux. Créer un environnement stimulant est important
  • Créer du lien en s’intéressant à eux (leur demander leurs intérêts, les jeux qu’ils aiment, etc.) et en se présentant à eux (quel âge pensez-vous que j’aie ? qu’est-ce que j’aime faire, etc.) et aussi en jouant avec eux quand c’est possible.
  • Les laisser donner leur avis, raconter
  • Le groupe est le miroir du moniteur : être convaincu, enthousiaste et motivé de ce qu’on propose va les impacter positivement. Si on y croit, ils vont y croire également.
  • Proposer beaucoup de jeux car ils adorent jouer : jeux de collaboration, défis individuels, jeux d’équipes, se mesurer aux autres, petits concours simples
  • Proposer des jeux à thèmes, des univers, des histoires pour introduire le cours, utiliser des jeux symboliques (imiter un animal, incarner un personnage, etc.) : jouer un rôle, se déguiser, faire les animaux, incarner une histoire. Raconter des histoires pour introduire un cours ou un exercice, utiliser des images.
  • Susciter des expériences de réussite car la réussite est importante, ils ont du plaisir à répéter ce qu’ils arrivent à faire. Il est important de le laisser s’habituer au milieu vertical en lui laissant vivre un maximum, en lui donnant un maximum d’expériences positives variées et en le rassurant émotionnellement. Les émotions positives ressenties lorsqu’on pratique l’escalade sont des moteurs puissants pour la motivation
  • Le moniteur peut motiver ses élèves en les incitant à grimper en dehors des cours d’escalade et en participant aux opens/compétitions régionales
Développement moteur & aptitudes perceptives
  • Jusqu’à 8-9 ans, il n’y a pas de grosse différence motrice entre garçons et filles
  • Un enfant qui débute grimpe de manière « intuitive » car il utilise ses réflexes naturels d’équilibration pour se déplacer en milieu vertical (on parle de découverte intuitive de l’espace vertical). Ses progressions sont verticales et hachées et il utilise l’équilibre de la marche pour progresser. L’escalade est non coordonnée, la grimpe est non continue et les actions sont incomplètes. Le corps est un tout qui bouge en même temps. On remarque beaucoup de déséquilibres incontrôlés et de syncinésies. Le tonus est élevé et il dépense beaucoup d’énergie. Il n’y a pas de distinction entre les différents muscles en action. Il a du mal à gérer son tonus
  • Grâce à sa mémoire kinesthésique, tactile, et visuelle, à force de répétitions, on observera une grimpe plus fluide et aisée par une meilleure coordination intermusculaire et un équilibre plus sûr et contrôlé dans les mouvements basiques. On remarque un relâchement général du corps dans la progression verticale due à l’accommodation. La coordination entre les différents membres est meilleure, et la grimpe plus en équilibre. On remarque une meilleure vitesse d’action. Les syncinésies diminuent, on note plus d’aisance. Gérer le tonus reste difficile à cet âge, et la dépense d’énergie reste toujours plus élevée par rapport à l’exigence physique d’un passage/ d’une voie
  • À force de répétitions, on observera une grimpe plus fluide et aisée par une meilleure coordination intermusculaire et un équilibre plus sûr et contrôlé dans les mouvements basiques. On remarque un relâchement général du corps dans la progression verticale due à l’accommodation. La capacité de dissociation s’améliore à travers l’intériorisation de la position du bassin, la précision des actions musculaires et la diminution des syncinésies. La dissociation des mouvements va s’affiner progressivement
  • Son équilibre deviendra plus sûr et contrôlé dans les mouvements basiques qui restent encore limités en amplitude car il commence à chercher et choisir ses appuis. Les nouveaux déséquilibres l’intriguent. On observe des transferts d’appuis et changements d’équilibre, mais qui restent toutefois imprécis et peu contrôlés ce qui implique une dépense d’énergie inutile.
  • Vers 8 ans, il pourra réaliser des mouvements techniques plus précis aller plus loin dans le détail pour affiner un geste technique (Ex : placements des pieds, bassin, etc.)

    RECOMMANDATIONS PRATIQUES
Manipulations de matériel & sécurité
  • Dès 5 ans, l’enfant peut se représenter des actions mentalement et donc commencer à apprendre des manipulations de matériel simples. Il a besoin de manipuler et ne peut pas mentaliser des manipulations complexes, mais il peut expérimenter. Le moniteur s’occupera de son vécu manipulé – riche et varié – en proposant des exercices variés de manipulation de matériel au sol et en hauteur et en leur faisant manipuler toutes sortes d’objets, construire des jeux de manipulation : mousquetons, dégaines, maillons, appareils, etc. (ils adorent avoir 12 dégaines accrochées au baudrier!)
  • Lors des exercices, il est conseillé de laisser l’enfant expérimenter seul, manipuler seul en restant présent pour expliquer et prendre le temps de lui montrer (mettre les chaussons, le baudrier, manipuler du matériel, s’accrocher, etc.)
  • Jusque 6-7 ans, l’enfant pense de manière égocentrique, et son incapacité à se décentrer lui empêche de prendre conscience de l’importance de la sécurité et de sa responsabilité sur le partenaire en tant qu’assureur. Même l’assurage avec contre-assureur à cet âge demande une attention permanente.
  • En grandissant sa capacité d’attention augmente, mais un enfant reste très distrait et le moniteur doit rester attentif en permanence au niveau de la sécurité. Il est important de mettre en place des redondances sécuritaires afin que le risque de distraction soit réduit au maximum.
  • À partir de 7 ans, l’enfant commence à intérioriser la conscience du risque et les dangers.
  • À partir de 8 ans, les capacités cognitives des enfants se développent et ils sont progressivement capables de mentaliser des manipulations plus complexes (rappels, relais, nœuds autobloquants, etc.).
  • Le moniteur peut présenter une manipulation au sol pour que les enfants essaient ensuite de la reproduire sur le mur.
  • Certains enfants de niveau avancé grimpent déjà en tête assez jeunes. Dans ce cas, il est très important de leur faire prendre conscience de la chute et d’y aller très progressivement car le risque de blocage est élevé. Il suffit d’une chute « surprise » ou l’enfant prend peur pour qu’il ne veuille plus grimper en tête, car il aura désormais « peur d’avoir de nouveau peur ». Et la maîtrise émotionnelle n’étant pas encore à maturité à cette période, ce type d’expérience peut être parfois difficile à rattraper par la suite. L’assurage en tête doit également être bien travaillé car le risque d’un mauvais assurage ou d’une chute pas bien gérée par un camarade peut être source de stress également.

Objectifs de cours – kids

1. Échauffement
  • Proposer des jeux d’échauffement, ludiques, en groupe et rapides à mettre en place
  • Habituer les enfants à acquérir une routine d’échauffement en début de séance
  • Ne pas oublier les jambes en bloc
2. Technique de grimpe

2.1 Positionnement du corps

  • J’améliore ma grimpe en grimpant dans différentes directions et dans toutes les inclinaisons : celle-ci devient plus fluide et sans syncinésies (l’équilibre et le transfert du poids du corps sont plus automatiques)
  • Je monte et je désescalade un bloc facile
  • J’apprends à pousser sur mes jambes avant de tirer sur mes bras
  • Je fais la position de base correctement : position stable avec 1 Bras tendu et 3 appuis
  • Je trouve des positions stables et/ou de repos (relatifs ou complets) sur le mur.
  • J’expérimente des techniques d’oppositions simples (p.ex. grimper dans un dièdre)
  • Je place mes mains dans les prises en fonction de leur orientation & j’apprends à utiliser des inversées
  • J’expérimente les « rétas » sur un bord ou un volume (triceps)
  • J’apprends à doser le serrage des prises
  • Je suis capable de croiser ou changer les mains sur différentes prises
  • Je saisis les prises en fonction de leur orientation et je place mon corps dans l’espace afin de valoriser les préhensions
  • J’apprends à utiliser la paume des mains pour m’appuyer

2.2 Pose des pieds & équilibre

  • Je fais différents parcours d’équilibre au sol
  • Je pose la pointe des pieds sur les prises en la regardant jusqu’au bout, je ne « patine plus »
  • Je pivote sur la pointe des pieds
  • Je change de pieds sur une petite prise
  • Je croise les pieds en faisant une traversée
  • J’expérimente l’adhérence avec mes chaussons
  • J’ose faire un bloc avec les mains à plat sur le mur en dalle
  • Je me penche sur le côté en trouvant une position d’équilibre pour attraper une prise avec la main
  • Je saute d’un volume à un autre, d’une prise à l’autre
  • J’apprends à « griffer » les prises dans le dévers : grimper en gardant les pieds sur les prises

2.3 Visualiser en grimpant

  • Je grimpe en utilisant uniquement les prises et volumes sans mettre les doigts dans les plaquettes
  • Je grimpe en suivant une seule couleur de prises
  • Je grimpe en différenciant les prises de pieds et de mains sans me tromper
  • J’apprends à élargir mon champ de vision depuis une position stable sur le mur
  • J’apprends à me concentrer/recentrer en grimpant
  • Je visualise systématiquement ma trajectoire depuis une position stable en repérant la prise ou séquence de mouvements suivante avant de déplacer mes pieds et mon centre de gravité

2.4 Gestion de l’effort

  • Je stabilise mon corps en m’arrêtant au signal
  • Je suis capable de changer de rythme dans une voie
  • J’apprends à utiliser ma respiration en grimpant (éviter la grimpe en apnée)
  • S’économiser dans les gestes simples (relâcher son tonus général)
  • J’apprends à délayer en utilisant ma respiration et en relâchant les parties du corps qui peuvent l’être
3. Qualités athlétiques
  • Je grimpe tout en haut d’un bloc/une voie sans me pendre dans la corde
  • J’arrive à grimper un bloc/une voie dans le dévers en gardant mes pieds sur le mur (gainage) – et j’arrive à les remettre si je lâche-
  • J’enchaine une voie ou un bloc plus difficile
  • Je connait mon niveau de grimpe en voie/bloc
  • Je suis capable de tenir une séance de 1h à 1h30
  • Je suis capable de finir un circuit de blocs

3. 1 Mobilité/souplesse

  • Je suis capable de faire quelques étirements de base ou des postures de yoga en imitant le moniteur
4. Tactique & stratégie

4.1 Visualisation au sol

  • Je repère une couleur de prise depuis le sol et je vais toucher la prise ou je suis la couleur choisie
  • Je repère l’itinéraire global d’une voie ou d’un bloc et j’identifie le top
  • Je reproduis une position, un mouvement/méthode ou une séquence de mouvements sur le mur à partir d’un modèle qui reste visible pendant l’exercice (dessin, image, etc.)
  • Je repère le bon auto-assureur depuis le sol en fonction de la voie que j’ai choisi
  • J’identifie et je différencie différentes prises depuis le sol : inversées, plates, réglettes, volumes, prise de pieds & mains, etc.
  • Je reproduis une position sur le mur, un mouvement/méthode ou une séquence de mouvements simples en « différé » (voir le modèle puis reproduire juste après)
5. Sécurité

5.1 Sécurité bloc

  • Je suis attentif au risque de collision en bloc
  • Je surveille le périmètre de chute d’un camarade pendant qu’il grimpe
  • Je circule en marchant dans le bloc en restant attentif aux autres grimpeurs
  • Je suis capable de monter et désescalader un bloc facile et je désescalade avant de sauter
  • Je fais « l’astronaute » depuis une faible hauteur
  • Je fais « la tortue » depuis une faible hauteur
  • Je ne dépasse pas ma hauteur maximale individuelle
  • Je connais ma hauteur maximale pour « l’astronaute »
  • Je fais une roulade avant au sol

5.2 Sécurité TopRope/auto-assureurs

  • Je connais les termes suivants : chaussons, baudrier, corde, mousqueton de sécurité, auto-assureur, escalade en moulinette, contre-assurage
  • Je démêle et j’enfile mon baudrier seul
  • Je me connecte seul et je dévrille la sangle à l’auto-assureur avant d’appeler le moniteur
  • J’ose lâcher à l’auto-assureur de façon spontanée
  • Je m’accroche seul avec mousqueton.s aux TopStops ou en TopRope : un safe lock / deux mousquetons avec ouvertures opposées
  • Je fais le nœud en huit sur un brin de corde
  • J’ose me faire assurer aux TopStops/en TopRope (se faire bloquer & se faire descendre)
  • Je grimpe en évitant de trop me désaxer
  • J’adopte une position correcte pour la descente
  • J’expérimente l’assurage en moulinette comme assureur et contre-assureur en séparant les cordes
  • J’assure aux TopStops en respectant le principe de la main de freinage

5.3 Sécurité en tête

  • J’accroche/j’enlève des dégaines sur des plaquettes (ex : l’ascenseur de dégaines)
  • Je (dé)mousquetonne la corde à une main et en position stable en grimpant
  • J’apprends à gérer la corde en grimpant en tête
  • Je connais les termes suivants : plaquette, dégaines, grimper en tête
  • Exercice de pose de dégaines et de mousquetonnage
  • Je manipule le dispositif d’assurage pour la grimpe en tête : méthode universelle et méthode spécifique de l’appareil et gestion de la descente
  • J’apprends à ressentir la dynamique des chutes en tant qu’assureur
  • Je pratique le contrôle double pour l’escalade en tête
  • Je comprends le principe de la grimpe en tête

5.4 Manips en hauteur

6. Transition & retour au calme
  • Être capable de se relâcher, relâcher ses muscles en fin de séance
  • Le moniteur propose systématiquement un retour au calme en fin de séance et faire un feedback (rituel important pour marquer le début et la fin du cours).
  • Éviter de trop varier les activités de retour au calme, il suffit d’en trouver une qui marche bien avec le groupe. En effet, les élèves aiment répéter une activité qui leur correspond et qu’ils aiment faire.